10 artistes afro-descendants récompensés au Théâtre National à Bruxelles
Communiqué - 10 artistes afrodescendants issus de la mode, la musique, la littérature, le cinéma ont été récompensés au Théâtre National ce samedi 1er octobre. Objectif : mettre en lumière des talents trop peu représentés dans les médias traditionnels et valoriser des rôles modèles.

La 7ème édition des Golden Afro Artistic Awards a eu lieu ce samedi soir au Théâtre National, à l’initiative de Brukmer, magazine afro-belge de référence, avec le soutien de la Ministre de la Culture Bénédicte Linard. La remise de prix prenait la forme d’un spectacle total animé par Maria Bemba et Nick Mukoko, humoriste au Jamel Comedy Club.
Art et décolonisation
« Cette édition met en avant, entre autres, le poids de l’héritage historique et les formes artistiques que peut prendre la décolonisation. L’artiste dépasse la mémoire collective en réinventant un imaginaire qu’il partage », explique Nel Tsopo, directeur de la cérémonie.
Parmi les récompensés : la première enseignante africaine de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve Clémentine M. Faïk-Nzuji, l’artiste gantois et camerounais d’origine Pascale Marthine Tayou, la chanteuse et musicienne Lubiana, l’artiviste Laura Nsengiyumva (membre du groupe de travail pour la décolonisation de l'espace public ayant fondu une statue de Léopold II). Les arts numériques sont aussi mis en valeur avec Laurent Mbaah, dont le thème de ses travaux actuel est : « l’utopie décoloniale africaine ».
La styliste Blandine Kasongonda, le cinéaste Nganji Mutiri, la danseuse de krump Hendrickx Ntela et le promoteur culturel Erdman Doumbe complètent le palmarès (biographie des lauréats en fin de communiqué.
Cette année, le jury est composé de Fabrice Murgia (metteur en scène et acteur), Aimé Mpané (Artiste plasticien), Thomas Prédour (metteur en scène et promoteur culturel), et Ayoko Mensah (Programmatrice artistique au Bozar, pour l'Afropolitain Festival). A noter que les précédentes années, Hadja Lahbib était membre du jury.
Mbo Mpenza, ancien joueur de foot de l'équipe nationale, et Pierre Kompany, premier bourgmestre afro-descendant noir ont remis un prix.
Artiste émergent soumis au vote du public
Cette année, un concours était ouvert pour récompenser l’artiste émergent de l’année. 90 artistes ont postulé, 10 ont été retenus pour la phase finale qui les soumet au vote du public. Le gagnant est Kunta. Il se voit offrir la production d’un EP, la réalisation d’un clip vidéo et un accompagnement artistique.
« L’objectif des Golden Afro Artistic Awards est de donner de la visibilité à des artistes afro-descendants qui en manquent cruellement. Ce concours s’inscrit dans la même philosophie », explique Nel Tsopo, créateur de ces Awards et du magazine Brukmer.
Interviews des lauréats possible
Contact presse:
Nathalie Paquet
A propos des G3A
Golden Afro Artistic Awards est un projet de Brukmer Magazine (Cocoricoeur ong) sur une idée originale de Nel TSOPO NZIEMI.
Depuis 2016, plus de 70 artistes ont été honorés, valorisés, révélés au grand public. Pour la plupart, leurs carrières ont connu depuis lors, une évolution fulgurante. On peut citer entre autres, Aurel Zola, Lisette Lombe, Marc Zinga, Kody, Sum, Jeny BSG, Babetida Sadjo, Charly Nzogang, Randy Guine, Zora Snake, Laetitia Mampaka, Yellow Strap, Defustel Djoko…
Professeure Clémentine M. Faïk-nzuji - Award d'honneur (Littérature)
Ecrivaine, poète d’origine congolaise, Clémentine M. Faïk-Nzuji est la première enseignante africaine de l’Université catholique de Louvain-la-Neuve. Philologue, ethnolinguiste, symbologiste, chercheure en langues et cultures fondamentales d’Afrique noire, Professeure Émérite, elle est l’auteure de dizaines de recherches et articles, de plus d’une vingtaine de livres.
« Durant 26 ans d’enseignement à l’UCLouvain, je n’ai jamais eu de collègue africain »
Elle a fondé en 1986, le centre international des langues, littératures et traditions d'Afrique au service du développement (CILTADE) qu'elle dirige avec d'autres écrivains jusqu’en 2016.
Clémentine Faïk-Nzuji Madiya est née à Tshofa le 21 janvier 1944 dans la province du Kasaï-Oriental, en République démocratique du Congo. Elle fait ses études à l’institut religieux du Sacré-Cœur, puis à l’École normale moyenne de Kinshasa. Au début des années 1960, elle obtient une licence en philologie africaine de l’Université nationale du Zaïre et commence sa carrière de poétesse. De 1964 à 1966, elle dirige le « cercle culturel de la Pléiade » à l’Université Lovanium. Son amour pour la poésie l’amène, en 1969, au Festival de Dakar où elle remporte le premier prix du concours de poésie Léopold Sédar Senghor. Elle réalise des études à l’Université de la Sorbonne Paris III et devient Docteur d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines. Elle enseigne les littératures orales et la stylistique africaines, d’abord à l’Université Nationale du Zaïre de 1972 à 1978, puis à l’Université de Niamey de 1978 à 1980. Depuis 1981, elle enseigne la linguistique, les littératures orales et les cultures africaines à l’Université Catholique de Louvain, en Belgique.
De 1986 à 2016, elle a fondé et dirigé le Centre international des langues, littératures et traditions d’Afrique au service du développement . Elle y a poursuivi ses recherches dans les domaines de la linguistique bantu générale, et dans ceux de la symbologie, des tatouages et des scarifications
Pascale Marthine Tayou, Award d'honneur (Arts plastiques)
Subversif et décalé, Pascale Marthine Tayou ajoutait déjà au tout début de sa carrière un « e » à ses deux prénoms pour donner une fin féminine, s'éloignant ainsi ironiquement de l'importance de la paternité artistique et des différences homme/femme.
Né au Cameroun en 1966, Pascale Marthine Tayou s’est établi en Belgique, à Gand d’où il conquiert tous les jours le monde de l’art contemporain. Probablement l’un des plus grands de l’heure. Il fait partie d’une génération d’artistes africains qui abordent les questions postcoloniales en mêlant les expériences qu'ils ont de leur pays d’origine avec celles qu’ils font du monde occidental.
« Pascale Marthine Tayou est un nomade dans sa vie, dans les matériaux qu’il utilise, dans ses sources artistiques, et dans sa pensée », affirmait récemment la critique d’art Roberta Smith dans le New York Times.
Autodidacte, intuitif et précis, son travail emprunte plusieurs médiums : dessin, performance, photographie, vidéo, sculptures, installations… l’artiste n’est jamais à court d’idées pour élaborer de nouvelles réflexions sur la société. Il détourne les objets de leur fonction et destination pour aborder la problématique de « déblocalisation »... Des sculptures de cristal en volume aux installations in-live à partir de milliers de sacs en plastique multicolores noués entre eux ou de la vaisselle qui s’érige en colonnes, son œuvre internationalement reconnue a été exposée à la Documenta 11 de Kassel, à la Biennale de Venise, à la Triennale de Turin, à la Tate Modern de Londres, à la Biennale de Gwangju en Corée du Sud, à Santa Fe, Sydney, La Havane et récemment au Musée du Quai Branly.
Hendrickx Ntela, Award - Catégorie Danse et Chorégraphie
Artiste associé au Théâtre National de Bruxelles, danseuse et chorégraphe liégeoise d’origine congolaise, Hendrickx Ntela contribue au développement du Krump en Belgique
Activiste dans sa communauté, elle pratique plusieurs styles de danses street comme le Hip Hop et le Krump. Elle est également fondatrice de l’événement 100% Krump "Ch’eza street" en collaboration avec l'EBS , championnat du monde Krump, avec le collectif Drickx Konzi .
Elle oeuvre en tant que danseuse freestyle, chorégraphique et professeure au sein du collectif Ruthless et Drickx Konzi Elle a travaillé avec Brahim Rachiki ou encore Grichka, véritable pionnier du Krump en France et est arrivée finaliste au championnat du monde de Krump en Allemagne en 2014.
Elle a pris part à de nombreux projets culturels belges et étrangers dans le domaine des danses street. Grâce à ces échanges et connexions, elle a pu acquérir des expériences professionnelles dont l’organisation de battle à Liège et de l’événement Ch’eza Street à Bruxelles. Hendrickx Ntela présente sa 1ère création « To be a slave » mettant en scène 8 krumpers internationaux et 3 musiciens live en 2017 au Zinnema et au KVS à l’occasion de Festival Lezarts Danses Urbaines. Elle est fondatrice du collectif Drickx Konzi, et de Gully Fusion groupe international krump féminin. En 2018, elle crée avec son acolyte Pierre Anganda la forme « Beyond » produite par Lezarts Urbains.En 2019, elle intègre la formation Tremplin Danses Hip Hop et devient dans ce cadre co-ch orégraphe et interprète de la pièce « Au Fil du temps » de la Cie Corpeaurelles. Cette même année, elle est formatrice pour le festival les Nuits de la Danse à Dakar et y diffuse une première étape de sa création « Blind ». Depuis lors , Hendrickx oeuvre dans la création avec sa nouvelle pièce «Blind » composée de 5 interprètes internationaux ainsi que dans la création « bugging », de la Cie 1desSI, une compagnie française.
Laura Nsengiyumva – Coup de Coeur du Jury
Artiviste, architecte et chercheuse bruxelloise d’origine rwandaise, Laura Nsengiyumva explore à travers sa pratique interdisciplinaire, des thèmes tels que l'expérience diasporique, les histoires cachées, les relations Nord-Sud...
Elle parle de ces sujets à travers des images et des interventions sur des espaces coloniaux. Ses actions artivistes comme PeoPL (la fonte d'une statue de Léopold II) et Queen Nikkolah, font partie de son projet de recherche "Shaping the presence of the African diaspora in Belgium".
Depuis 2017, elle fait des apparitions en tant que reine Nikkolah à l’occasion de la Saint-Nicolas (6 décembre). Vêtue d’une tunique rouge et les cheveux coiffés en mitre, elle distribue des bonbons aux enfants sages. Elle propose une cérémonie joyeuse, alternative saine au folklore raciste qui veut que le Saint-Nicolas soit accompagné d’un croquemitaine noir [nommé Black Pete]. Sa vision transculturelle de l'histoire est basée sur des histoires humaines qui nous invitent à trouver ce qui nous rassemble.
Lors de la Nuit blanche du 6 octobre 2018, Nsengiyumva a présenté pour la première fois son installation PeoPL. Pour cette installation, elle fait basculer de son piédestal une réplique en glace de la statue équestre de Léopold II, qui fond dans une temporalité sobre mais irréversible. Elle critique ainsi la position que le monarque occupe encore dans l’espace public et dans la conscience collective en Belgique.
Nsengiyumva est affiliée en tant que chercheur artistique à Kask, à l'école des arts de HOGENT et à howest. Elle a remporté le premier prix au Kunstsalon de Gand en 2011, et le deuxième prix à la Biennale de Dakar en 2012 pour une installation vidéo dénommée « 1994 ». Elle adore tout renverser. On voit dans cette oeuvre une famille rwandaise de Bruxelles dont les visages se décomposent en regardant la télévision, dans la lumière bleue du poste et un clair-obscur qui fait penser à Caravage. Elle est une artiste résidente de Kult-XL.
Nsengiyumva développe ainsi une pratique à l’ontologie singulière, un artivisme qui tient autant du travail artistique que du projet militant. Elle s’empare pleinement de l’identité politique de l’art et la mobilise pour s’attaquer aux différentes incarnations du racisme en Belgique.
A la Biennale de Dakar 2022, elle a présenté Itorero, un film basé sur des archives sonores volées au MRAC, soit un appel à la Restitution. Elle a également participé à la performance de Precy Numbi Doxantu.
Nganji Mutiri, Award - Catégorie Cinéma
Photographe, acteur, réalisateur, né au Congo en 1980 et installé en Belgique depuis 1997, Nganji Mutiri est un artiste pluridisciplinaire. Son film "Juwaa" a été applaudi ces derniers mois en festivals en Afrique du Sud, aux États-Unis, au Congo, en Belgique, en Allemagne, au FESPACO au Burkina-Faso et ailleurs. Sélectionné dans plusieurs festivals, dont celui du film de New York, il a remporté des récompenses au FICKIN de Kinshasa et au Durban International film Festival.
JUWAA pour lequel il reçoit le G3A 2022, c’est l’histoire d’un drame familial qui se déroule l’instant d’une nuit tragique au Congo et nous conduit dix ans plus tard en Belgique pour nous faire vivre une relation inattendue entre une mère et son fils. Un duo mère-fils composé du fils Amani joué par Edson Anibal et de la mère Riziki par Babetida Sadjo qui chapeaute un casting d’exception ; avec Claudio Dos Santos, Marc-Anthony Bokuma, Junior Mukendi, Mireille Mbayoko-Yaba, Jason Bolay, Elbas Manuana, Benjamin Boutboul,Francisco Yvan Luzemo et Nganji lui-même.
Nganji aime inviter sur grand écran des personnages d’origine africaine qui habitent pleinement leur humanité. Des personnages qui prennent vie sous nos yeux dans des histoires éloignées des clichés encore trop habituellement proposés par l’industrie cinématographique. Ce qui, en Europe, ne lui facilite pas les choses. Pourtant, ses courts-métrages de fiction “Le Soleil Dans Les Yeux”, “Joy Power”, “Gni Ts Ac”, “Condamné” ou encore “God Does Not Exist”, en passant par les documentaires " Un Autre Visage " et " In Search Of Freedom ", jusqu’à son long-métrage “Juwaa”, Nganji continue à communiquer sa passion avec bienveillance.
Nganji est le premier Artiste à recevoir le G3A , deux fois dans 2 catégories différentes. (photographie en 2020).
Blandine Kasongonda, Award - Catégorie Mode et Design
Blandine vient du Congo où elle fait des études de coupe et couture à l’institut supérieure des Arts et métiers de Kinshasa (ISAM). Elle y enseigne ensuite la couture avant de débarquer en Belgique en 2012. Une équivalence de son diplôme lui est refusé et elle se voit obligée de repasser par une 7ème spéciale pour pouvoir accéder à la dernière année des Arts et métiers de Bruxelles où elle sera major de sa promotion. Entre temps, elle travaillera dans un atelier de confection et retouche de robes de mariées, puis chez le créateur Bernard de Porter, un des couturiers de la Reine Mathilde. Blandine reprend des études de stylisme à Saint-Luc et sort une fois de plus major de sa promotion et remporte un prix qui lui donnera l’opportunité d’exposer durant un mois dans le magazine Têtu. Elle a également reçu le Graduation Price, Prix spécial du MAD 2022 pour sa nouvelle collection intitulée « Heal » (Guérir).
Une collection faite de récupération et de cicatrisation.
Sa collection Heal démontre que comme une plaie se cicatrise, des tissus, des vêtements abîmés ou troués peuvent être réparés artistiquement par une main habile. Des matières dont on ne veut plus, avec des trous béants, sont sauvées de la déchetterie. Une main habile et patiente va s’attaquer aux trous et nous rappeler de prendre soin des blessures du temps et de réparer ce qui peut l’être.
La plupart des pièces de Blandine sont modulables, elles s’adaptent au temps, aux saisons, aux morphologies et sont unisexes. Le noir est profond et les couleurs gaies. Les coulées de pluies comme impressions s’inspirent des masques des Heyoka, clowns sacrés des Sioux d’Amérique.
Les techniques d’ennoblissement comme l’aiguilletage avec des laines multicolores, les zips métalliques comme des bijoux, le punch needle que l’on retrouve chez l’artiste portugaise Vanessa Barragao.
Lubiana, Award - Catégorie Musique
« Be Loved »
Pour se faire entendre, Lubiana a dû traverser l’atlantique, las de tenter d’ouvrir des portes dans son pays la Belgique. Talent pur, travailleuse acharnée à la douceur enivrante, c’est au terme de 10 années de quête intérieure qu’elle sort son premier album « be loved ».
« C’est la fin d’un cycle où je cherchais mon identité et appris à renouer avec mes racines africaines ».
Née de parents belge et camerounais, pendant bien longtemps, elle essuie des remarques en tout genre sur la texture de ses cheveux. Exacerbant, mais pas assez pour l’empêcher d’aimer ce qu’elle est, ni suffisamment pertinent pour lui apprendre qui elle est. Au conservatoire de musique, ses enseignants lui conseillent d’arrêter la musique. « Toi Lubiana, on tape dans un arbre et il y en a 8 comme toi qui tombent » lui déclare son professeur de piano.
Entre désillusions et quête de soi, elle se lance dans un trip loin de sa Belgique natale qui se révèlera salutaire. Londres, Los Angeles…Bangoua, la terre d’origine de son père, située à l’ouest du Cameroun. Lubiana va à la rencontre de ses racines bamilékés et décrypte son identité plurielle.
« En retournant au Cameroun, en un coup j’ai compris que j’étais issue de la mixité et que je ne devais pas forcément me sentir obligée d’appartenir à une culture ou à une autre, car elles font déjà partie de moi ».
Se remettre en question, affronter ses peurs, ses doutes, ses insécurités. Une démarche d’une sagesse rare, pour une gamine alors âgée d’une vingtaine d’années. C’est à la croisée des chemins qu’elle rencontre la Kora, son âme sœur. Cet instrument de musique emblématique et mystique qu’elle adopte, mieux, qui l’a choisi. La kora est chargée et ne s’adonne qu’aux initiés. L’instrument lui apparait en rêve et elle recevra la bénédiction d’un des grands maîtres Toumani Diabaté dont elle recevra des enseignements, puis se rendra en immersion totale au Sénégal à l’école d’Ablaye Cissoko.
La rencontre avec la Kora s’étant faite après ses premiers pas en Belgique où elle est déjà connue d’un certain public, Lubiana a besoin d’un terrain de jeu pour s’essayer, se renouveler. Des scènes ouvertes, il y en a trop peu surplace. À Londres, cependant, les « open mic », c’est une culture. Partir devient une évidence. Techniquement, Lubiana fait ses ajustements ; spirituellement, elle a réussi sa quête, et le tout crée une alchimie dont elle-même n’a plus la maitrise.
Depuis, plus rien n’est pareil. C’est une Lubiana sereine et apaisée qui est de retour en Europe, entre lâcher prise et détermination, des portes s’ouvrent, la France semble lui accorder une place de choix, elle enchaine des dates et des scènes de plus en plus grandes, la mayonnaise a pris, et comme souvent, la Belgique suit.
« Quand tu mets dix ans à réaliser ton rêve, tu te poses énormément de questions, mais en fin de compte, je suis en alignement avec ce que j’ai toujours rêvé de faire et malgré tous les obstacles, l’objectif était d’y arriver et de partager mon travail ».
Penser à donner, plutôt qu’a recevoir. La notion de service aux autres prend de l’importance dans la démarche de la nouvelle étoile musicale qui paraphrase Paulo Coelho : « le but dans la vie n’est pas de recevoir et être sous la lumière, mais de se dire ce que l’on peut faire sous cette lumière pour donner afin d’aider son prochain ».
Lubiana Kepaou Nono, ainée d’une famille de 4 enfants fêtera ses 29 ans le 12 décembre et rêve d’un featuring avec Sting. Elle ne comprend pas le rejet de l’autre et déteste que des adultes lui touchent les cheveux sans permission. Sa musique est une ouverture à la culture, une invitation à aller vers l’autre. Jazz, Rnb, soul, blouse, tout y est, le tout en amour.
Laurent Mbaah, Award - Catégorie "Art numérique"
Né en France en 1998, Laurent Mbaah est un artiste visuel franco-camerounais dont le travail consiste à donner vie à sa propre utopie. Il fait ses études de graphisme en France et commence en parallèle à développer ses propres projets dans ce même domaine. Ensuite, il va continuer études en Belgique pour développer ses projets et entamer des recherches dans le champ de l’art visuel. Le thème de ses travaux actuel est : « l’utopie décoloniale africaine ». Ayant grandi en France loin de la terre de son père, il mène plusieurs projets qui le reconnectent à ses racines, notamment sur l'étude des systèmes d’écriture africains et autres graphiques et symboliques traditionnelles précoloniaux.
Accordant une grande importance à l’influence des images dans la construction des imaginaires, son objectif est de multiplier les représentations visuelles de l’africanité par la création visuelle. Son travail l’amène à collaborer avec différents artistes de tous horizons avec cette même vision. Laurent Mbaah utilise ses connaissances en création visuelle pour soutenir des projets innovants.
Il est possible que vous ayez déjà croisé certaines de ses images dans la rue, sur internet ou à l’occasion d'évènements particuliers. Sa pratique artistique se développe dans le champ des arts graphiques, allant de l’édition à la typographie en passant par la création de vidéo et de poster. Influencé par l’afrofuturisme, il développe des univers basés sur des réalités alternatives et des fictions, en proposant des images représentant une afro-descendance libre et éveillée, s’émancipant des modèles de pensées dominants.
Très investi dans les collaborations et les initiatives collectives qu'il entreprend avec d'autres artistes, l'intelligence collective est pour lui une notion nécessaire et vitale à la construction d'une utopie juste, décoloniale et inclusive dans laquelle toute personne puisse développer librement sa propre identité.
Décoloniser le jeu vidéo
Avec Hady Salomé Dahan et Kenny Mala Ngombel, ils réalisent en 2022 le court métrage "Destroy the white cube" ayant pour trame narrative les perspectives décoloniales sur le jeu vidéo qui a été projeté à Bozar dans le cadre de l'Afropolitan Festival. Son projet éditorial Afrocosme reprend les grandes thématiques qui rythment son travail en abordant les notions d'aliénation culturelle, de l'art comme outil décolonial et du développement par l'utopie. Cet objet met également en lumière des artistes de la diaspora africaine dans le champ des arts graphiques et de la création, pouvant ainsi diversifier les références des jeunes artistes afrodescendant en les motivant à préserver leur origines et leur héritage dans le développement de leurs pratiques.
Mac Lister, Award - Catégorie "Artiste émergent 2021"
Après une année d’accompagnement après avoir été désigné par vote du public comme artiste émergent de l’année, il sort un album grâce à l’accompagnement de l’organisation.
Process de choix du gagnant :80 artistes ont postulés, 10 finalistes et 1 gagnant par vote du public.
Un artiste au triple master en droit derrière un parcours migratoire hors du commun
« Brave comme maman » ! Ainsi s’intitule l’album de dix titres de Mac Lister. Ce premier album a été produit par G3A, point d’orgue d’un accompagnement qui aura duré 1 an après le concours de l’artiste émergent G3A (Golden Afro Artistic Awards) qu’il a remporté en 2021.
Mac lister est né au Cameroun, où il grandit dans les parties anglophone et francophone du pays. Une enfance heureuse jusqu’à la perte de son père très tôt ; il se retrouve avec ses frères et sa sœur à la charge unique de leur maman. Visionnaire et battante, elle met tout en œuvre pour assurer leur éducation.
Le déclic dramatique
Il y’a une dizaine d’années, alors que Mac lister débarquait à peine en Belgique, à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) pour faire des études de droit; sa mère décède brusquement au Cameroun. Faute de moyens, il ne pourra pas rentrer au pays lui dire aurevoir. Il restera marqué à vie par ce passage à vide.
« Elle avait déjà donné tout ce qu’elle avait pour financer mon voyage. Retourner au pays aurait été le meilleur moyen pour moi de rater mon année scolaire ».
Vidé psychologiquement et sans le sou en poche, Mac lister se réfugie dans la musique. Véritable exutoire pour lui, elle lui permet d’échapper aux angoisses de l’esprit, ainsi qu’aux tentations des deals de quartier. Les obstacles ne l’ont pas anéanti, bien au contraire car il décrochera par la suite, 3 Masters en droit et détient une cinquantaine de compositions dans la besace.
C’est un Mac Lister « lover » qu’on découvre dans son premier single « Mamadou et Binéta » dans lequel il magnifie un certain « Afro Love » et voue une ode aux personnes incomprises et oppressées. 2’58 de pur bonheur sur un refrain qui ne vous quitte plus l’esprit. Et que dire des morceaux « Atomium » ou « judas » ? forts et engagé, l’album « Bold like mama » présente toutes les palettes d’un artiste rappeur au timbre vocal hors du commun.
Apérohit (Erdman Dombe), Award - Catégorie "Valorisation culturelle"
Créé en Octobre 2017, Aperohit est une agence spécialisée dans l’encadrement artistique (management, coaching scénique, coaching marketing...), l’organisation d’événements musicaux (concerts, afterwork, festival, release party, conférences), et la production audiovisuelle.
Connu pour ses événements musicaux organisés dans des lieux atypiques à Bruxelles (musées, espaces coworking, hôtels...), Aperohit s'est vite imposé comme la référence en matière de découvertes et d’accompagnement d'artistes des musiques urbaines en Belgique francophone.
A ce jour, c'est plus de 300 artistes programmés et accompagnés à travers leurs différents projets et événements, avec comme objectifs de professionnaliser l’univers musical de ces artistes et leur servir de tremplin vers d'autres opportunités et réseau professionnel.
Nos activités sont motivées par des valeurs d’échange et de découverte ; En effet, Aperohit c’est aussi une organisation dont l’objectif est de promouvoir la diversité culturelle, l’interculturalité et l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes à travers différentes activités musicales.
Aperohit célèbre chaque année la diversité artistique à travers son festival URBAN32 Festival qui aura lieu cette année au Botanique.
Un festival qui met à l'honneur la créativité des jeunes artistes francophones, néerlandophones et germanophones de Belgique et se veut être la référence en découvertes d'artistes émergents belges.
A propos du promoteur, Erdman Doumbe
Erdman Doumbè est chef du projet « AperoHit ». D’origine camerounaise, le passionné de musique qu’il est, a mis en place un concept hors du commun. Un événement privé de réseautage musical mettant en relation les artistes émergents de la musique urbaine, les professionnels du secteur musical, les médias spécialisés, les entrepreneurs innovants et les jeunes passionnés par la culture urbaine, dans le but de créer des synergies, synonymes d’opportunités à l’échelle nationale, européenne et internationale. Blogueur dans une ancienne vie, Erdman constatait déjà à l’époque qu’un grand nombre d’artistes talentueux et matures restaient en manque de visibilité médiatique, de ressources et de réseaux. Paradoxalement, dans sa position, il voyait un réseau grandissant de professionnels de la musique en recherche de pépites. D’où l’idée à priori simple d’organiser la rencontre des deux mondes.