Capitane Coop, la première coopérative musicale belge réunissant artistes et mélomanes voit le jour 

Bruxelles, le 22 octobre 2024 — Capitane Coop, la première coopérative musicale en Belgique unissant producteurs et consommateurs de musique, annonce son lancement officiel. Objectif : proposer un modèle innovant et durable de production musicale en circuit court et offrir une rémunération juste et équitable à tous les acteurs du secteur, tout en proposant une alternative aux systèmes de streaming.

De l’autogestion informelle à la structuration en coopérative 

Capitane Coop trouve ses racines dans Capitane Records, un label fondé en 2019 par Nicolas Michaux et Grégoire Maus rejoint par François-Xavier Kernkamp, dans un esprit d’autogestion entre musiciens. Très vite, l’équipe a perçu un besoin urgent de structurer un modèle de diffusion plus équitable. Après 4 années de développement artistique, Capitane Records a publié plus de 20 albums et hébergé une quinzaine d’artistes dont Juicy, Nicolas Michaux, Great Mountain Fire, Fervents, Adam Green, tout en voyant croître une communauté fidèle de fans et d’artistes. 

Accompagnés par Febecoop, agence-conseil en économie sociale pendant un an, les fondateurs ont créé juridiquement « Capitane Coop » en juillet 2024, avec l’ambition d’offrir un modèle économique mettant le musicien au centre. Cet automne, une phase de financement est lancée via un appel à coopérateurs (épargne citoyenne) et la levée de fonds auprès de partenaires institutionnels, via BruSoc et FinCommon notamment. ​ 

Une solution face à un système dominé par les « Majors » 

Le modèle économique actuel de la musique est dominé par le streaming aux mains de trois majors (Warner, Sony et Universal) et ne permet pas aux artistes de vivre décemment de leur art. Nicolas Michaux, co-fondateur de Capitane Coop et artiste indépendant, illustre parfaitement ce problème :

« Certains artistes n’ont jamais été autant écoutés grâce à ces plateformes digitales mais ils n’ont jamais été aussi peu payés. En 2005, j'ai vendu 12 000 CDs, ce qui a généré un chiffre d'affaires bien supérieur à celui que je réalise aujourd'hui avec 120 000 monthly listeners ​ [120 000 personnes différentes - et non streams - qui écoutent par mois] ou 293 000 streams par mois sur les plateformes. »

Cette comparaison met en lumière la difficulté pour les artistes de monétiser leur travail via les plateformes de streaming, où le revenu par écoute est extrêmement faible (en moyenne 0,004 $ par stream sur Spotify). Capitane Coop propose une solution à cette problématique en s'inspirant des circuits courts de l'agriculture dans une démarche du producteur au consommateur : rémunérer équitablement tous les intervenants, de l’artiste aux techniciens, en passant par les diffuseurs.

« En tant que label indépendant, nous nous rendons depuis 2 ans à l’Eurosonic à Groningue, LE lieu du marché du disque. Nous observons deux tendances : d’une part de plus en plus de centralisation et d’autre part une décentralisation. De petits labels cherchent de nouveaux business models, comme No Format ou Grand Bonheur en France. On peut citer Jack White aux USA qui a lancé Third Man Records, maison de disques, atelier de vinyle, studio et boutique. Un mouvement est en cours », explique Grégoire Maus. 

Mutualiser l’ensemble des outils de la production et la diffusion

Conçue comme une maison musicale complète, Capitane Coop mutualise divers services pour les artistes et les amateurs de musique : un label indépendant (Capitane Records), une maison d’éditions musicale (Capitane Music)un service de booking, management et organisation d’événements (The Rocket House), un studio d’enregistrement (The Free House à Auderghem), un pôle éducatif (l’école de musique « The Rocket School » avec des cours également en ligne) mais aussi, pour réduire l’impact environnemental de la coopérative, du merchandising éthique et bio (Capitane Organic), une sono alimentée par l’énergie solaire et de la réparation d’équipements musicaux (The Repair Shop). D’ici 2026, une plateforme digitale (Capitane Club) complétera l’offre de services : sur cette appli, des titres seront mis en exclusivité. Les coopérateurs et artistes membres pourront s’y retrouver comme sur un réseau social.

Perspectives et ambitions

D’ici février 2025, Capitane Coop vise à lever 100 000 € grâce à l’investissement de coopérateurs, un appel à l’épargne citoyenne est donc en cours. Deux types de coopérateurs sont invités à rejoindre l’aventure :

  • Music Makers : des professionnels qui s’investissent dans la coopérative afin de développer leur carrière (500 € la part).
  • Music Lovers : des amateurs soutenant l’initiative (125 € la part).

Les coopérateurs participent à l’assemblée générale annuelle, bénéficient d’un avantage fiscal de 45 % et accèdent à des réductions sur des concerts, du merchandising, des accès à des objets et des événements exclusifs...

À l'horizon 2028, la coopérative ambitionne d’employer 5,5 équivalents temps plein.


Chiffres clés :

- ​ 12 000 CDs vendus en 2005 : Nicolas Michaux a réalisé un chiffre d'affaires supérieur en vendant 12 000 CDs en 2005 par rapport à ses revenus actuels issus du streaming alors qu’un de ces titres a été streamés plus de 4 millions de fois.

- ​ 75 % : Les trois majors (Warner, Sony, Universal) centralisent plus de 75 % du marché de la musique, précarisant les artistes et labels indépendants.

- ​ 0,004 $ par stream : Spotify paie en moyenne 0,004 $ par lecture, un revenu très faible pour les artistes.

- ​ 100 000 € : Capitane Coop vise à lever 100 000 € d'ici février 2025 pour financer ses premières activités. Avant même le lancement officiel, 35 % de ce chiffre était déjà atteint. Une quinzaine d’artistes ont déjà annoncé rejoindre la coopérative 

- ​ 5,5 équivalents temps plein : La coopérative ambitionne de créer 5,5 emplois à temps plein d'ici 2028.

 

A propos de Capitane COOP 

Capitane Coop est une coopérative belge qui réunit musiciens, techniciens du son et de l’image et passionnés de musique. Le CA de Capitane Coop est composé de Grégoire Maus et Nicolas Michaux comme fondateurs ainsi que de François-Xavier Kernkamp, Julie Maricq, Thomas de Hemptinne, Nicolas Berwart et Julien Rauïs. Pour mener à bien ses missions Capitane Coop se dote de plusieurs outils qui sont autant de pôles d’activités de la coopérative :un label musical indépendant, une maison d’éditions musicale, une section booking, management et production d’événements, un studio d’enregistrement, un service de réparation de matériel musical, un département de merchandising éthique ainsi qu’une école de musique.

 

Pour plus d’infos ou interviews : 

Nathalie PAQUET

Attachée de presse

 

 

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