De demandeurs d’emploi à entrepreneurs : les SAACE accompagnent les Wallonnes et Wallons depuis 25 ans

3 200 entreprises créées, 27 000 demandeurs d’emploi accompagnés : voici le bilan des 11 SAACE (structures d’accompagnement à l’autocréation d’emploi) présentes sur tout le territoire wallon. Une RH reconvertie en peintre, une maman solo en burn-out qui se lance comme indépendante en plein covid, ou encore un danseur qui a ouvert un HoReCa qui compte désormais 12 travailleurs... toutes ces personnes ont pu accéder à l’entrepreneuriat grâce à un accompagnement professionnel leur permettant de tester leurs idées et de créer leur propre job.

5 juin 2025

En Wallonie, 11 SAACE, réunies sous la coupole Starter Wallonia, accompagnent gratuitement les demandeurs d’emploi dans la création de leur activité économique marchande.

« Nous sommes l’acteur de référence pour les chercheurs d’emploi qui souhaitent créer leur propre emploi. Cela permet de rendre l’entrepreneuriat accessible à tous, de limiter les risques financiers, familiaux, sociaux y compris donc pour des personnes n’ayant pas de base une culture entrepreneuriale. À chaque phase, que ce soit l’idéation, le développement, la recherche de financement ou la réorientation, nous sommes là. Le dispositif des SAACE permet de tester le marché et de minimiser les risques de l’entrepreneuriat. Certains porteurs de projets se rendent compte aussi en cours de route qu’ils ne sont pas faits pour être indépendants. Mais le parcours les aide à mettre en avant leurs compétences et à retrouver rapidement un emploi. » expliquent les représentants des SAACE.

Reconversion, accompagnement sécurisé

D’Arlon à Charleroi, en passant par les régions de Liège, de Namur ou du Brabant wallon, des porteurs de projets ont créé leur job, que ce soit un commerce, un HoReCa, un consultant en énergie, un opticien, un paysagiste permaculteur, une esthéticienne holistique, une formatrice... Voici quelques témoignages (photos en bas de communiqué).

Samuel Delvaux (Liège), Fondateur – LE PATIO / Sam’s Coffee House : « J’ai travaillé comme danseur pendant 20 ans à l’international (France, Espagne, Autriche, Allemagne..). Mon projet est né de l’envie de créer un lieu hybride mêlant mes deux passions : la danse et le café, inspiré par les “TanzHaus” européens. J’ai fondé LE PATIO, un centre culturel dédié à la danse et aux pratiques artistiques, accompagné en façade par Sam’s Coffee House, un coffee bar convivial qui valorise les produits locaux. À la base, j’ai une formation artistique pluridisciplinaire. La SAACE liégeoise ALPI m’a accompagné dans la structuration et la concrétisation de ce projet. Aujourd’hui, le café, situé dans le quartier Saint-Léonard à Liège, emploie une douzaine de travailleurs, le centre culturel compte 300 affiliés. »

Laurence Nollet (Trazegnies-Charleroi), peintre et fondatrice de « L'ô colors » : « Recruteuse en RH pendant 15 ans, j’ai eu un trop plein. À 38 ans, il y a trois ans, je me suis reconvertie et suis désormais peintre, je réalise des travaux de finitions intérieures, tapissage, enduisage tant pour les particuliers que pour des professions libérales. J’ai repris une formation à l’IFAPME et j’ai été accompagnée par JCMJ (Je Crée Mon Job). Au début, c’était dur, on recommence à zéro, mais je suis très contente. Je suis indépendante à temps plein depuis un an et demi, j’ai des chantiers à Dinant, Bruxelles, Namur, Charleroi... J’ai du boulot tout le temps, le bouche-à-oreille fonctionne et mon agenda est bien rempli. »

Géraldine Bourgeois (Fernelmont), fondatrice de La Bouge’ôte : « Mon activité a été lancée officiellement il a 5 ans. Mon bilan : j’ai accompagné 30 entreprises, 50 entrepreneurs et réalisé 100 coachings individuels. Je suis accompagnatrice et animatrice du changement, facilitatrice organisationnelle. J’atteins mes objectifs et je me paie un salaire qui me correspond. Quand je me suis lancée, je sortais d’un burn-out et d’un divorce. En tant que maman solo, qui en plus s’est lancée en plein Covid, j’avais besoin de me lancer dans un cadre sécurisé. Mon chômage était gelé et je suis rentrée en couveuse d’entreprise. Mon passage en SAACE chez JOBIN m’a offert ce coup de boost, une sécurité, une mise en réseau, des formations et ce soutien que j’offre aujourd’hui moi-même à mes clients, porteurs de projets. »

Caroline Boulanger (Arlon), fondatrice de Bloop Cookies : « Après avoir travaillé en tant que juriste dans une étude notariale, j’ai décidé de me lancer à 100 % dans la pâtisserie végétale (sans produit d’origine animale), un domaine encore peu représenté dans ma région. Ce qui avait commencé comme un simple compte Instagram est devenu une vraie aventure entrepreneuriale : un site e-commerce, des points de vente en coffee shops et aujourd’hui ma propre boutique à Arlon. L’accompagnement de Challenge a été précieux pour structurer mon projet et oser franchir le cap. Je suis fière de prouver chaque jour qu’un cookie vegan peut être absolument délicieux. »

Mael van der Belen (Villers-la-Ville), co-fondateur de la boutique KABAN à Bruxelles : « Avec mon associé, on a voulu créer un magasin de seconde main qui parle aux jeunes : des pièces vintage, tendances, chinées partout en Europe. KABAN, notre boutique bruxelloise, grandit bien, on est en croissance continue. On est deux, on se verse un salaire, et on vient d’agrandir le local. L’accompagnement de Crédal m’a permis de structurer mon activité. Au début, on fait beaucoup de choses à l’instinct, mais ça ne suffit pas. Cela m’a permis d’organiser les choses, de chiffrer les données, de réfléchir à une vision à long terme et se donner les moyens d’y arriver. Le monde entrepreneurial peut faire peur. Se faire accompagner par une SAACE permet de démystifier tout cela. »

Retour sur investissement pour la collectivité

La première SAACE a été créée il y a 25 ans, sur base d’une expérience-pilote française. Petit à petit, le secteur s’est structuré, a été reconnu via un décret en 2008 et s’est professionnalisé, en s’adaptant au cadre réglementaire. Aujourd’hui, le taux de pérennité à 3 ans des activités créées est de 85%. Au-delà de la remise à l’emploi, la contribution pour la collectivité est réelle. Actuellement 1€ investi dans une SAACE permet de récupérer 1,84€ dès la première année. En 2024, les entrepreneurs en test ont généré 7,46M€ de chiffre d’affaires, soit 1,34M€ de TVA et 570 000€ d’impôts.

Adéquation avec la DPR

En favorisant la reconversion professionnelle par l’entrepreneuriat, le dispositif des SAACE répond à de nombreux enjeux économiques et sociétaux de la DPR :

Accompagner individuellement les demandeurs d’emploi à lancer leur activité indépendante (avec en complément l’incitant Airbag accessible et sécurisé grâce aux SAACE).
Diminuer le nombre de travailleurs en incapacité de travail grâce aux programmes d’accompagnement capables d’intégrer, accompagner et challenger les publics qui sont ou se sont éloignés de l’emploi
Participer à l’augmentation du nombre de femmes entrepreneurs-es d’ici 2029 (plus de 60% du public accompagné est féminin).
Participer à faire évoluer les mentalités autour de l’échec entrepreneurial.

Le secteur des SAACE permet aux demandeurs d’emploi de tester et de sécuriser leur passage à l’indépendance, tout en générant un important retour sur investissement pour la collectivité. En ce sens, il participe indéniablement à l’atteinte des objectifs d’emploi fixés par le Gouvernement wallon.

Réforme en cours du secteur de l’accompagnement à l’entrepreneuriat : un défi de taille pour les SAACE

Le secteur de l'accompagnement à l’entrepreneuriat vit actuellement une période de transformation majeure. Une réforme est en cours, portée par le Ministre de tutelle, avec pour objectif affiché de simplifier le paysage en réduisant le nombre de structures actives et en redéfinissant les territoires d’intervention.

Cette volonté de rationalisation représente un véritable défi pour le secteur des SAACE, qui devra à la fois répondre aux nouvelles exigences organisationnelles et garantir la continuité d’un accompagnement de qualité, accessible à toutes et tous.

Actuellement, 11 SAACE sont actives en Wallonie : Alpi, Avomarc, Azimut, Challenge, CréaJob, Crédal, JeCréeMonJob, Job’In, Sace, Start Construction et Step Entreprendre. Chacune agit sur un ou plusieurs bassins d’emploi, avec une expertise adaptée aux réalités locales et aux publics qu’elle accompagne.

Dans ce contexte de réforme, l’enjeu est de préserver la richesse et la diversité de l’offre actuelle tout en assurant une transition cohérente et respectueuse des besoins des porteurs de projet.

Plus d’informations sur l’accompagnement à l’entrepreneuriat en Wallonie : www.starterwallonia.be/entreprendre

Événement le 10 juin

Réunis sous la coupole Starter Wallonia, les SAACE organisent un événement le 10 juin à Namur à la Citadelle avec tous les acteurs du secteur, acteurs politiques, partenaires, accompagnateurs, entrepreneurs et porteurs de projets. Objectif : valoriser le travail des SAACE à travers leurs entrepreneurs, auprès des acteurs politiques et institutionnels.

Infos pratiques :

Le mardi 10 juin 2025 à 13h30 à la Citadelle de Namur, les 11 SAACE wallonnes organisent l’événement StartNow2025.
Programme : 4 tables rondes thématiques autour des différentes phases d'accompagnement d'une SAACE.

Quelques chiffres :

27 000 personnes accompagnées depuis la création de la première SAACE.
3 200 entreprises créées depuis 2019 (chiffres disponibles depuis lors)
Un taux d’activation (créations et sorties positives) de 58% en 2024.
Un taux de pérennité à 3 ans de 85%.
1 191 porteurs de projets ont été accompagnés en 2024
Près de 500 entreprises ont été créées en 2024 et 175 demandeurs d’emploi réorientés vers un travail salarié de qualité.
Contribution à la collectivité :
- Actuellement 1€ investi dans une SAACE permet de récupérer 1,84€ dès la première année
- En 2024, les entrepreneurs en test ont généré 7,46M€ de chiffre d’affaires, soit 1,34M€ de TVA et 570 000€ d’impôts.