Journée internationale des coopératives, un modèle d’entreprise qui croit en Belgique depuis 15 ans

La Brasserie du Renard, le domaine viticole « Vin de Liège », le producteur Agribio, le magasin « Beescoop », la coopérative de producteurs laitiers Fairebel, la coopérative de salariés Smart, les coopératives de biens communs Terre-en-vue ou FairGround: en Belgique, on compte plus de 19.000 coopératives dans des secteurs variés. Si les coopératives ne représentent qu’1% de toutes les entreprises belges actives, elles participent au PIB à hauteur de 3%. Depuis 2011, leur chiffres d’affaires global a augmenté de 40% tandis que et la masse salariale a connu une croissance de 27%.

Depuis 15 ans, un « renouveau coopératif » belge

Le mouvement coopératif a connu un nouvel essor il y a 15 ans.

Selon Jérôme Rassart, expert en création de coopératives chez Crédal, « Cela vient de la forte émergence de ces coopératives citoyennes visibilisées par les coopératives éoliennes il y a quinze ans, et aujourd’hui présentes dans de nombreux secteurs (immobilier, finance, alimentaires, services à la personne, etc.). ».

Autre facteur qui explique cette croissance : des taux d’intérêt bas qui ont favorisé la mobilisation de l’épargne citoyenne.

Pour Sybille Mertens, directrice du centre d’Economie sociale à l’ULiège, « le fait que les taux d’intérêt aient été aussi bas et ce, depuis longtemps, a amené de l’innovation dans le type de placements proposés au grand public ».

Un modèle d’entreprise qui résiste mieux à la crise

Les coopératives sont aussi plus résilientes : 74 % des coopératives fondées en 2016 ont survécu à leurs 5 premières années contre 68,7 % dans le cas des PME classiques (Unizo, UCM & Graydon (2021) Starters Atlas 2021). De plus, l’adn de ce modèle d’entreprise est une garantie de pérennité.

« En intégrant les parties prenantes, cela permet d’inclure les personnes concernées pour créer des biens et des services qui s’adaptent à leurs besoins plutôt que de créer des besoins pour commercialiser des biens et des services, ce qui est purement innovant. » , ajoute Jérôme Rassart. « Malgré un contexte économique compliqué, les coopératives doivent rester ambitieuses, car elles permettent de répondre aux enjeux actuels autour de l’alimentation et de l’énergie ».

Préparation indispensable

Cette forme entrepreneuriale nécessite une approche professionnelle, des coûts de constitution, un capital de départ et une activité économique suffisamment porteuse.

« L’étude de faisabilité économique, technique et organisationnelle doit être bien préparée », rappelle Jérôme Rassart.

Crédal et Cera, deux coopératives belges, ont créé ensemble DO IT COOP, un programme de sensibilisation, formation et consultance pour accompagner les porteurs de projets. Au programme : business plan, atelier sur mission-vision-valeurs pour aligner les porteurs de projets, études de marché, études viabilité, plan financier ou encore aide à la rédaction des statuts reflétant le processus de décision propre à chaque coopérative.

En chiffres

Une coopérative, c’est quoi ?

Dans une société coopérative, l’ensemble des coopérateur·ices sont propriétaires de l’entreprise. Cela peut être des citoyen·nes, entrepreneur·euses ou encore salarié·es ?

Ces coopérateur·ices sont représenté·es au sein de l’Assemblée Générale, organe souverain (le « parlement »), qui va élire les membres du Conseil d’Administration (le « gouvernement ») en charge de mener à bien la finalité et les missions de la coopérative. Cet organe d’administration, qui prend à terme un rôle stratégique, est souvent complété par une équipe managériale (les salarié·es) qui ont un rôle opérationnel dans la coopérative.

Dans le cas des coopératives à finalité sociale, les voix en assemblée générale ne sont pas proportionnelles à l’apport d’argent mais se basent sur le principe d’une personne = une voix. Une coopérative est ainsi gérée de manière collective, et démocratiquement contrôlée.

Au niveau juridique, le but social ou sociétal des coopératives doit être inscrit dans ses statuts (depuis la réforme du code des sociétés en 2019), ce qui n’est pas demandé à une société classique. Ce rôle sociétal peut être en lien avec le développement durable dans son entièreté en alliant écologie, inclusion sociale et échanges économiques.

A propos de Do It Coop :
​Do It Coop, c’est le parcours de formation de référence pour l’accompagnement de projets coopératifs en Belgique francophone. Do It coop est né de la collaboration entre Cera et Crédal, deux coopératives actives depuis de nombreuses années dans le secteur de l'économie sociale.

A propos de Crédal :

Crédal finance et conseille les coopératives depuis près de 40 ans en Belgique francophone. Elle facilite et participe également à l'émergence de nouveaux modèles coopératifs dans l’agriculture, l’énergie, les services, le logement social, etc. Elle a contribué à la naissance de dizaines de coopératives et est elle-même organisée sur base de ce modèle. 54 personnes travaillent chez Crédal à Bruxelles et en Wallonie.

A propos de Cera :

Cera informe, inspire et conseille les organisations, les entrepreneurs, les décideurs politiques ou toute personne intéressée par l'entrepreneuriat coopératif. En outre, Cera offre une gamme étendue de conseils et de formations et explore les défis sociétaux contemporains afin d'y trouver de nouvelles applications pour l'entrepreneuriat coopératif.

Sources :

Contact presse :

Pour plus d’infos ou pour organiser une interview :

Sébastien Degrave, Responsable communication : sebastien.degrave@credal.be - 0478 669 663

Jérôme Rassart, conseiller Crédal

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