Moins de faillites dans l’économie sociale que dans l’économie classique selon le nouvel État des lieux de l’Observatoire de l’économie sociale
Les entreprises d’économie sociale (EES) ont une durée de vie plus longue et sont en moyenne plus grandes que les entreprises d’économie classique. En Wallonie et à Bruxelles, 262 000 personnes sont salariées dans ce secteur qui est en croissance continue. Ce sont quelques enseignements que tire l’Observatoire de l’économie sociale dans son État des lieux annuel publié aujourd’hui.

Parmi toutes les entreprises créées depuis l’année 2000, seuls 25 % des entreprises d’économie sociale ont arrêté leurs activités, contre 40 % dans l’économie classique. Affichant un taux de fermeture inférieur, les entreprises sociales vivent plus longtemps : leur âge médian est de 25 ans. Celui des entreprises classiques est de 14 ans. « C’est la preuve qu’investir dans l’économie sociale est une stratégie payante à long terme », commente Bénédicte Sohet, secrétaire générale de ConcertES, la plateforme de concertation des organisations représentatives de l’économie sociale en Wallonie et à Bruxelles.
Une croissance continue depuis 15 ans
En constante évolution depuis 2009, année de création de l’Observatoire, l’économie sociale représente à ce jour 1 emploi salarié sur 7 en Wallonie et en Région de Bruxelles-Capitale. De 2018 à 2022, elle a généré plus de 18 000 emplois, soit 21 % de la création nette d’emploi. « L’économie sociale est un mouvement de fond significatif dans le paysage belge, qui résiste bien aux crises et qui progresse quels que soient les gouvernements en place », constate Augustin Morel, chargé de projet à l’Observatoire. L’économie sociale wallonne et bruxelloise totalise 11 800 entreprises pour 262 000 postes salariés, répartis dans de nombreux secteurs d’activités (santé, culture, énergie, réutilisation, titres-services, construction, alimentation…).
La force du collectif
Constituée d’ASBL, de coopératives agréées, de fondations et de mutuelles, l’économie sociale regroupe des entreprises plus grandes. Le personnel d’une entreprise sociale compte en moyenne deux fois plus de salariés qu’une autre forme d’entreprise privée employeuse. Seule la moitié des entreprises sociales compte moins de 5 travailleurs, contre plus de deux tiers des entreprises classiques privées. « Même en comparant par secteur d’activité, les organisations d’économie sociale comptent davantage de salariés. D’autant plus que ces chiffres ne tiennent pas compte des membres/coopérateurs non-salariés qui contribuent également à la vie économique de nos coopératives et associations » poursuit Augustin Morel.
Une économie plus égalitaire
L’économie sociale est répartie de manière homogène sur tout le territoire, indépendamment du taux d’emploi et des revenus des habitants. « Pour simplifier, cela signifie que l’économie sociale est aussi développée dans les communes riches que pauvres, là où l’économie classique a tendance à se développer plus facilement dans les communes plus aisées. En cela, l’économie sociale réduit les inégalités d’accès à l’emploi, en particulier grâce aux entreprises agrées en insertion socioprofessionnelle. C’est un vecteur essentiel de cohésion sociale », souligne Bénédicte Sohet.
Des écarts salariaux plus faibles
Pour la première fois, l’Observatoire s’est penché sur les salaires dans l’économie sociale. Il apparaît que le secteur ne rémunère ni mieux, ni moins bien que le reste de l’économie. Les bas salaires y sont légèrement supérieurs, et il n’y a guère de différence sur les moyens salaires. En revanche, l’économie sociale comporte moins de très hauts salaires, et affiche de fait une tension salariale intra-sectorielle plus basse. « Pour les postes de direction, il y a des secteurs comme la finance où la différence avec l’économie classique est quasiment du simple au double. Dans une entreprise sociale, c’est la finalité sociale qui prime : on ne survalorise pas les postes de direction », explique Augustin Morel.
En conclusion, l’économie sociale s’illustre dans sa capacité à générer une activité économique plus résiliente et égalitaire, avec une plus grande longévité de ses entreprises, une présence homogène sur tout le territoire, et une tension salariale maîtrisée.
Contacts presse :
Possible d’interviewer :
- Augustin Morel, chargé de projet à l’Observatoire — 0474 30 43 39 — augustin@concertes.be
- Bénédicte Sohet, secrétaire générale de ConcertES — 0498 27 91 59 — benedicte@concertes.be
A propos de ConcertES
ConcertES est la plateforme de concertation des organisations représentatives de l’économie sociale en Belgique francophone.
A propos de l’Observatoire de l’économie sociale
Initié et géré par ConcertES, l’Observatoire de l’économie sociale rassemble, en un seul endroit, toutes les données relatives à l’économie sociale francophone belge depuis 2009. Chaque année, il publie un État des lieux.
Les données analysées sont issues du Social Profit Data Trust (depuis 2022) dont les sources sont :
• la Banque Carrefour des Entreprises, qui reprend des données telles que le nom de l’entreprise, sa date de création, sa forme juridique, etc.
• la Banque Nationale de Belgique, qui reprend la situation financière des entreprises, leur bilan, leur chiffre d’affaires
• l’Office National de Sécurité Sociale, qui reprend le nombre d’employés, à temps plein et à temps partiel, l’âge, le sexe etc.
Etat des lieux ES - document complet
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