UE : le recours massif aux crédits carbone acté dans l’objectif climatique 2040 est une catastrophe pour le climat et les paysans du Sud, selon Humundi et le CNCD-11.11.11 

Aujourd’hui, le Conseil européen environnement a adopté son « Objectif 2040 » dans le cadre de l’amendement de la loi climat européenne. Humundi (ex-SOS Faim) et le CNCD-11.11.11 regrettent l'affaiblissement de ce qui aurait dû être la nouvelle clé de voûte climatique de l’Union européenne. ​ 

L’Europe jette de la poudre aux yeux du monde en fixant une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre à 90 % d’ici 2040. Si le chiffre concorde de justesse avec les recommandations des scientifiques européens, les nombreuses failles sèment le doute sur la réalité de l’ambition : révision régulière de l’objectif laissant la porte ouverte à une baisse future de l’ambition, report d’un an des mesures sur le chauffage et le transport (ETS 2) et, enfin, recours massif aux crédits carbone. 

Les crédits carbone posent plusieurs problèmes : ils déplacent les efforts européens de réduction vers d’autres pays, ne contribuent pas à diminuer les émissions mondiales, vont à l’encontre des recommandations des experts et risquent sérieusement de porter atteinte aux droits des paysans et peuples autochtones dans les pays du Sud. La décision d'y recourir à partir de 2031 à hauteur de 5 % des émissions de 1990 réduit drastiquement l’ambition européenne et son respect de l’Accord de Paris. ​ 

« La décision du Conseil acte un recours massif aux crédits carbone. En achetant ailleurs leurs efforts climatiques, nos États exportent leurs responsabilités, sans garantie d’effet réel sur le climat. Comme beaucoup de crédits carbone se réalisent dans le secteur des terres, l’Europe va faire exploser les risques d’accaparements de terre, au détriment des communautés locales et de leur sécurité alimentaire » explique François Grenade, responsable du plaidoyer chez Humundi (ex-SOS Faim). 
« La Cour internationale de justice a rappelé cet été que chaque État doit défendre la plus haute ambition climatique possible. En s’asseyant sur leurs obligations, les États membres de l’Union européenne exacerbent le dérèglement climatique au lieu de proposer un futur désirable et solidaire. À une semaine de la COP 30, l’Union européenne jette le doute sur sa capacité à assumer sa part de responsabilités dans la crise actuelle, et met en danger le nécessaire rehaussement de l’ambition mondiale » déclare Nicolas Bormann, chargé de plaidoyer sur la justice climatique au CNCD-11.11.11. ​ 

 

Contacts 

Nicolas Bormann : 0470557323 

François Grenade : 0474928815 

 

 

 

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